[Interview] Tendances SIRH à l’horizon 2020, entre intégration et concentration

Les besoins informatiques des acteurs RH changent sous l’effet notamment, de l’intelligence artificielle (IA) et du Big Data. Gil COUYERE, Président de NOVRH, revient pour nous sur les tendances qui vont transformer les usages des Systèmes d’Information au sein des entreprises, sur la nécessaire intégration des logiciels et sur l’évolution du marché des SIRH à l’horizon 2020.

Le directeur SIRH, un métier hybride entre le DSI et le digital RH

Au sein des entreprises, tout d’abord, les directions recherchent des collaborateurs aux compétences plurielles et pas seulement techniques. « Les professionnels du SIRH doivent être capables aujourd’hui d’appréhender les métiers opérationnels de l’entreprise afin d’identifier globalement les besoins, remarque Gil COUYERE. On parle d’ailleurs désormais de digital RH, qui est plus généraliste que le terme DSIRH. » Cette tendance peut être favorisée par l’utilisation de l’Intelligence Artificielle et du Big Data, car les possibilités d’analyse de données qu’ils laissent entrevoir serviront à changer l’utilisation des SIRH voire, prédire des évolutions dans les comportements.

Des usages plus ergonomiques grâce à l’IA et au Big Data

« Nous n’en sommes qu’aux prémices, précise-t-il. L’IA et le Big Data serviront plutôt, dans un premier temps, à rendre les postes de contrôle ou de saisie de la paie plus productifs. Nous allons connaître une logique administrative instantanée, où les informations seront très rapides et faciles d’accès, avec des usages plus ergonomiques. » Cette évolution favorisera par exemple l’élaboration de scénarios simulés de comportements des collaborateurs à partir desquels il sera plus facile d’identifier leurs besoins et de construire des actions de formation pertinentes. « On remarque aussi que de nouveaux usages prennent forme aujourd’hui, sous l’effet de l’IA et du Big Data, comme les chatbots ou les objets connectés ».

Bien définir les processus métiers avant de les dématérialiser

En parallèle à cette évolution, les entreprises s’engagent dans la dématérialisation. Celle-ci se matérialise dans une logique d’archivage, tout d’abord, par la dématérialisation documentaire, créant des coffres-forts numériques de données à destination de l’ensemble des collaborateurs. « Mais on assiste également à la dématérialisation des processus métiers, déclare-t-il. Cela permettra de gérer et d’optimiser les workflows sur l’ensemble des domaines RH, la paie, la gestion administrative, les formations, les congés, et ce sans ressaisie, le tout centralisé par un seul outil.  Il faudra pour cela que les processus métiers soient définis de façon exhaustive en amont. C’est la condition nécessaire à la mise en place d’une solution de dématérialisation. »

La nécessité de disposer de solutions intégrées

Reste que les logiciels eux-mêmes sont appelés à se transformer, afin qu’ils répondent à la spécificité des solutions métiers d’une part, et à une vision globale de l’opérationnel d’autre part. « Jusqu’en 2011 environ, les DSI faisaient l’acquisition de logiciels Best of Breed, sensés gérer des spécialités fonctionnelles comme la gestion du capital humain, des talents ou des recrutements pour compléter la solution socle de gestion de la paie et de l’administratif, poursuit Gil COUYERE. Il s’est développé alors un vrai marché. Mais cette « balkanisation » de l’informatique pose aujourd’hui deux problèmes. La maintenance coûteuse de ces logiciels périphériques d’une part et l’interopérabilité d’autre part. Cela incite les responsables SIRH à se tourner vers des solutions intégrées plus conformes aux logiques actuelles ».

Un marché qui tend vers la concentration des nouveaux acteurs du SIRH

Cette tendance est d’autant plus cohérente que, dans la majorité des entreprises, c’est la solution de paie et de gestion administrative qui nécessite le volume d’informations des collaborateurs le plus important. Elle joue ainsi le rôle de Core RH (ou Core HR), le système d’entrepôt global à partie duquel les DRH et les managers peuvent déterminer la stratégie de l’entreprise de façon pertinente. « Je pense que c’est le Core RH très proche de la paie qui doit être maître des processus SIRHde la gestion du dossier collaborateur, et non les solutions de gestion de talents ou de capital humain, car la paie a besoin d’énormément d’informations fiables, conclut Gil COUYERE. Le marché évolue d’ailleurs dans ce sens. Enfin, il y a aujourd’hui près de 350 éditeurs de logiciels RH, avec une majorité sur le champ du Best of Breed et beaucoup de nouveaux métiers, de réseaux sociaux professionnels, de gestion de la rémunération par exemple. Je pense que d’ici 2020, un phénomène de concentration de ces nouveaux acteurs va se produire ».
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Le directeur SIRH, un métier hybride entre le DSI et le digital RH

Au sein des entreprises, tout d’abord, les directions recherchent des collaborateurs aux compétences plurielles et pas seulement techniques. « Les professionnels du SIRH doivent être capables aujourd’hui d’appréhender les métiers opérationnels de l’entreprise afin d’identifier globalement les besoins, remarque Gil COUYERE. On parle d’ailleurs désormais de digital RH, qui est plus généraliste que le terme DSIRH. » Cette tendance peut être favorisée par l’utilisation de l’Intelligence Artificielle et du Big Data, car les possibilités d’analyse de données qu’ils laissent entrevoir serviront à changer l’utilisation des SIRH voire, prédire des évolutions dans les comportements.

Des usages plus ergonomiques grâce à l’IA et au Big Data

« Nous n’en sommes qu’aux prémices, précise-t-il. L’IA et le Big Data serviront plutôt, dans un premier temps, à rendre les postes de contrôle ou de saisie de la paie plus productifs. Nous allons connaître une logique administrative instantanée, où les informations seront très rapides et faciles d’accès, avec des usages plus ergonomiques. » Cette évolution favorisera par exemple l’élaboration de scénarios simulés de comportements des collaborateurs à partir desquels il sera plus facile d’identifier leurs besoins et de construire des actions de formation pertinentes. « On remarque aussi que de nouveaux usages prennent forme aujourd’hui, sous l’effet de l’IA et du Big Data, comme les chatbots ou les objets connectés ».

Bien définir les processus métiers avant de les dématérialiser

En parallèle à cette évolution, les entreprises s’engagent dans la dématérialisation. Celle-ci se matérialise dans une logique d’archivage, tout d’abord, par la dématérialisation documentaire, créant des coffres-forts numériques de données à destination de l’ensemble des collaborateurs. « Mais on assiste également à la dématérialisation des processus métiers, déclare-t-il. Cela permettra de gérer et d’optimiser les workflows sur l’ensemble des domaines RH, la paie, la gestion administrative, les formations, les congés, et ce sans ressaisie, le tout centralisé par un seul outil.  Il faudra pour cela que les processus métiers soient définis de façon exhaustive en amont. C’est la condition nécessaire à la mise en place d’une solution de dématérialisation. »

La nécessité de disposer de solutions intégrées

Reste que les logiciels eux-mêmes sont appelés à se transformer, afin qu’ils répondent à la spécificité des solutions métiers d’une part, et à une vision globale de l’opérationnel d’autre part. « Jusqu’en 2011 environ, les DSI faisaient l’acquisition de logiciels Best of Breed, sensés gérer des spécialités fonctionnelles comme la gestion du capital humain, des talents ou des recrutements pour compléter la solution socle de gestion de la paie et de l’administratif, poursuit Gil COUYERE. Il s’est développé alors un vrai marché. Mais cette « balkanisation » de l’informatique pose aujourd’hui deux problèmes. La maintenance coûteuse de ces logiciels périphériques d’une part et l’interopérabilité d’autre part. Cela incite les responsables SIRH à se tourner vers des solutions intégrées plus conformes aux logiques actuelles ».

Un marché qui tend vers la concentration des nouveaux acteurs du SIRH

Cette tendance est d’autant plus cohérente que, dans la majorité des entreprises, c’est la solution de paie et de gestion administrative qui nécessite le volume d’informations des collaborateurs le plus important. Elle joue ainsi le rôle de Core RH (ou Core HR), le système d’entrepôt global à partie duquel les DRH et les managers peuvent déterminer la stratégie de l’entreprise de façon pertinente. « Je pense que c’est le Core RH très proche de la paie qui doit être maître des processus SIRHde la gestion du dossier collaborateur, et non les solutions de gestion de talents ou de capital humain, car la paie a besoin d’énormément d’informations fiables, conclut Gil COUYERE. Le marché évolue d’ailleurs dans ce sens. Enfin, il y a aujourd’hui près de 350 éditeurs de logiciels RH, avec une majorité sur le champ du Best of Breed et beaucoup de nouveaux métiers, de réseaux sociaux professionnels, de gestion de la rémunération par exemple. Je pense que d’ici 2020, un phénomène de concentration de ces nouveaux acteurs va se produire ».
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